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Pologne : les ultranationalistes pourraient devenir la troisième force politique du pays
information fournie par Boursorama avec Media Services 13/10/2023 à 09:06

Les dirigeants de la Confédération ont jusqu'à présent exclu publiquement une alliance formelle avec la nationalistes au pouvoir, mais ont laissé entendre qu'ils essaieraient d'influencer ses politiques.

Le co-leader du parti Confédération, Krzysztof Bosak, à Lublin, en Pologne, le 6 octobre 2023. ( AFP / WOJTEK RADWANSKI )

Le co-leader du parti Confédération, Krzysztof Bosak, à Lublin, en Pologne, le 6 octobre 2023. ( AFP / WOJTEK RADWANSKI )

S'il ne dépasse pas les 10% dans les sondages, le parti ultranationaliste polonais Confédération pourrait bientôt devenir l'une des principales forces politique du pays, et devenir un partenaire des nationalistes au pouvoir.

Ce parti d'extrême droite a tenu l'un de ses derniers rassemblements électoraux à Lublin, une ville de l'est de la Pologne où vivent au moins 60.000 Ukrainiens, cherchant à y gagner du soutien et promettant un veto sur l'envoi d'aide au voisin déchiré par la guerre. De nombreux participants sont convaincus que l'aide apportée par Varsovie à Kiev a été trop généreuse. "Trop d'armes, trop d'argent sont allés à l'Ukraine (...) Placer l'Ukraine au-dessus de la Pologne est inacceptable pour moi", déclare à l'AFP Igor Malinowski, un étudiant de Lublin.

En attendant l'arrivée des dirigeants de la Confédération à la place centrale de Lublin, le jeune homme de 18 ans se dit cependant favorable à l'aide aux réfugiés ukrainiens. "Ces gens ont besoin d'aide. Ils n'ont nulle part où aller. J'ai des amis ukrainiens. Je sais ce qu'ils vivent" à présent, affirme Igor Malinowski.

Les nationalistes populistes au pouvoir, du parti Droit et Justice (PiS), ne semblent pas en mesure d'obtenir de majorité gouvernementale à l'issue des législatives de dimanche et la Confédération est considérée comme leur partenaire de coalition le plus probable.

"Nous sommes pour aider l'Ukraine mais à certaines conditions. On ne peut pas tout donner sans rien avoir en retour", dit Wojciech Rachon, un jeune homme de 21 ans. "Je suis d'accord pour interdire les importations de céréales en provenance d'Ukraine et pour mettre fin aux avantages sociaux accordés aux Ukrainiens" en Pologne, ajoute-t-il.

La Pologne compte parmi les principaux fournisseurs d'armes à Kiev. Elle lui a fait don de chars et d'avions de combat datant de l'ère soviétique, ainsi que de chars modernes Leopard 2 de fabrication allemande. Cela a valu à Varsovie des éloges de ses voisins occidentaux. Mais parmi les électeurs de la Confédération, nombreux estiment que cette aide a été trop importante.

Un alternative aux deux grands blocs

Les dirigeants de la Confédération cherchent à se présenter comme une alternative aux deux plus grands blocs qui dominent le paysage politique depuis des années: le PiS et la Coalition civique de centre droit. Ces dernières semaines, les leaders du parti ont critiqué à plusieurs reprises le pouvoir en place pour ce qu'ils considèrent comme une attitude de soumission à l'égard de l'Ukraine, et ont organisé une performance devant l'ambassade de ce pays y présentant une facture symbolique pour l'aide fournie par la Pologne.

Selon le chef de campagne de la Confédération, Witold Tumanowicz, le président Andrzej Duda est devenu "une simple marionnette" de Volodymyr Zelensky. Le message est repris par le co-leader du parti, Krzysztof Bosak, qui promet "un ensemble de mesures responsables en matière de politique migratoire".

"Le peuple polonais avant tout, dans notre pays, voilà qui résume notre idée (...) Est-ce du radicalisme?, lance-t-il devant la foule. Le public répond par un grand "non". La Confédération cherche aussi à séduire les électeurs avec une rhétorique dirigée contre les migrants qui traversent la Méditerranée pour rejoindre l'Europe.

"Nous disons clairement 'faites couler ces bateaux !' Pas avec des gens, pour l'amour de Dieu, mais faites couler les bateaux et renvoyez ces gens sur le rivage!", lance Krzysztof Bosak. "Ne laissez personne nous qualifier de 'barbares'. Nous sommes des gens civilisés et le devoir d'un homme civilisé est de défendre son pays", insiste-t-il.

Lors des élections de dimanche, la Confédération se battra pour devenir le troisième parti du nouveau parlement. Les dirigeants de la Confédération ont jusqu'à présent exclu publiquement une alliance formelle avec PiS, mais ont laissé entendre qu'ils essaieraient d'influencer ses politiques.

Pour Wojciech Rachon, tout accord de coalition serait un pas dans la mauvaise direction. Selon lui, "il est préférable de rester dans l'opposition, de construire progressivement le soutien et, à la fin, de réussir à gouverner seuls".

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